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Arbres et forets

Connaissez-vous les plantes obsidionales ?

Mai 2016

Les guerres ont amené des bouleversements humains dramatiques, et ont aussi été l'occasion d'introduction de plantes nouvelles. La Lorraine a été parcourue par des troupes étrangères, mais également françaises d'autres régions. C'est ainsi que des plantes obsidionales -c'est-à-dire propagées par les armées- sont apparues. Peu de travaux sur ce sujet avaient été réalisés jusqu'à maintenant ; c'est désormais chose faite grâce à François Vernier. Une occasion pour FLOREAL de participer aux commémorations de la Grande Guerre.

Floréal n°104

Les guerres ont amené des bouleversements humains dramatiques, et ont aussi été l'occasion d'introduction de plantes nouvelles. La Lorraine a été parcourue par des troupes étrangères, mais également françaises d'autres régions. C'est ainsi que des plantes obsidionales -c'est-à-dire propagées par les armées- sont apparues. Peu de travaux sur ce sujet avaient été réalisés jusqu'à maintenant ; c'est désormais chose faite grâce à François Vernier. Une occasion pour FLOREAL de participer aux commémorations de la Grande Guerre.


Obsidional : "du latin obsidionalis", se rapporte aux sièges militaires. Ce terme a été utilisé pour la première fois par deux botanistes au lendemain de la guerre de 1870 : Gaudefroy et Mouillefarine.

A la suite du siège de Paris, ils publient en 1871 une "Florula Obsidionalis". Ils y dénombrent cent quatre-vingt dix espèces jusqu’alors inconnues aux abords de la capitale française. Sont citées  : 58 légumineuses dont le pois et le haricot, 34 composées, 32 plantes succulentes, et 66 autres espèces. Elles se développent sur les emplacements de parcs à chevaux. Deux ans après, une deuxième communication des mêmes auteurs relève deux-cent soixante-huit espèces étrangères sur les mêmes lieux. Un bon nombre de ces espèces a disparu.

Comment ces plantes sont-elles arrivées sur notre territoire ?

Les animaux, et particulièrement les équidés, sont les auxiliaires précieux des troupes jusqu’à la Première Guerre mondiale. Le fourrage nécessaire à leur alimentation provient, le plus souvent, des régions d’origine des armées engagées. Ainsi, de nouvelles espèces sont introduites grâce aux semences contenues dans le foin et la paille importés. Dans une moindre mesure, les graines et spores ont pu être dispersées à partir des vêtements, bagages, couchages des soldats, ou de leurs véhicules. Enfin, les troupes plantent parfois des végétaux utilitaires (alimentaires ou médicinaux). C’est le cas, vraisemblablement, des pois et des haricots cités plus haut.

Les obsidionales forestières

Un certain nombre de ces plantes se retrouve en forêt. Il est vrai que le milieu forestier est moins perturbé que le milieu agricole et favorise le maintien, voire le développement de ces étrangères.

En 1917, le Président des États-Unis d'Amérique, irrité par les actes de guerre subis en mer sur des bâtiments américains, décide de déclarer la guerre aux allemands. Il désigne John Pershing comme chef du corps expéditionnaire.

Les troupes américaines arrivent sur le sol français et se déploient en Haute-Marne, dans les Vosges et dans le sud meusien, pour préparer l'attaque du front allemand. Aujourd'hui, les traces de leur passage sont encore visibles par les végétaux qui se sont installés, dont voici quelques exemples.

La glycérie striée (Glyceria striata) est une graminée d'Amérique du nord, de 50 à 110 cm de haut, qui est apparue à la suite de la tempête Lothar de 1999. Les localités connues actuellement suivent précisément l'avancée des troupes de Pershing vers le Saillant de SaintMihiel et Meuse Argonne. Les hypothèses de son apparition soudaine en 2000, sont vraisemblablement la mise en lumière des sols et leur bouleversement

Également américaine, la bermudienne des montagnes (Sysirynchium montanum) ou herbe aux yeux bleus, petite plante de la famille des iris est connue depuis plus longtemps sur notre territoire, mais les observations se sont toujours faites après la Grande Guerre.

Les allemands ont bien sûr été "contributeurs" de l'enrichissement de notre flore. Le cas particulier du crin végétal (Carex brizoides) mérite d'être cité. Cette plante est présente au XIXème siècle en Lorraine, mais uniquement dans les massifs forestiers de Charmes, Mondon, près de Lunéville, aux environs de Pont-à Mousson et au nord de Metz. Aujourd'hui, elle est beaucoup plus largement présente. Souvent, le lien avec la présence de troupes allemandes, dont les paillasses étaient rembourrées par ce crin végétal, est évident. A la débâcle, les couchages sont laissés sur place, pourrissent et libèrent les graines.

Aujourd'hui, mis à part les problèmes posés par le crin végétal, les autres espèces ne sont pas une gêne pour la régénération de nos peuplements. Par ailleurs, le crin végétal récolté jusque dans les années 1960, apportait un complément de revenu au forestier. Pour ne parler que des deux autres espèces citées plus haut, la bermudienne est un excellent marqueur du passage des troupes de l'Oncle Sam. Elle se maintient sans s'étendre.

Il n'en est pas de même pour la glycérie striée qui a une forte tendance à se développer sur les chemins d'exploitation. C'est une invasive potentielle à surveiller de près, qui risque de s'introduire dans d'autres terrains que ceux occupés par les américains, à la faveur des exploitations forestières.

François Vernier

Pour aller plus loin

François VERNIER, ingénieur forestier retraité depuis 2011, est président de Floraine, association des botanistes lorrains, et du pôle lorrain du futur Conservatoire Botanique National Nord-Est. Il fait partie du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Lorraine et du Conseil Scientifique du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Il est membre de l'Académie Lorraine des Sciences depuis 1996 et titulaire de cette société savante depuis 2002. Il est l'auteur, entre autres, de la Flore de Lorraine (1994) et de la Nouvelle Flore de Lorraine (2001) et en 2014, il fait paraître "Plantes obsidionales" aux Éditions Vent d'Est (Strasbourg), qui intéressera autant les botanistes que les amateurs d'histoire.

Article extrait de la revue FORÊT DE FRANCE, la revue nationale de la forêt privée, diffusé auprès des propriétaires et professionnels de la filière forêt-bois.

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