Quelle politique en faveur des petites forêts privées ?

Forêts Privées du Grand Est

Comme dans la plupart des départements, la forêt privée marnaise comporte une part significative de petites forêts. À une époque où certains bois, tels le chêne, sont recherchés, des petits propriétaires sont sollicités, et trop peu au fait des bonnes pratiques sylvicoles, acceptent des propositions de coupes très éloignées de ces bonnes pratiques. Quelle politique mettre en place ?

La Marne n’échappe pas à la règle : les propriétés d’un seul tenant inférieures à 4 ha représentent des surfaces notoires, au moins 25 % de la surface de toute la Forêt privée de notre département.
Sensibilisé à ce sujet car propriétaire de petites parcelles, je sais combien il est difficile de mettre en valeur ce patrimoine pour entretenir et exploiter, pour vendre du bois, pour replanter…

Aujourd’hui, avec la forte montée des cours du chêne, les petits propriétaires sont sollicités pour l’exploitation du bois d’oeuvre de leurs parcelles : je leur suggère d’y regarder à 2 fois, en prenant conseil auprès du CRPF ou en se rapprochant d’un gestionnaire professionnel : le prix proposé est-il celui du marché ? Le volume annoncé est-il réaliste et non sous estimé ? Y a-t-il un contrat en bonne et due forme ? Et comment renouveler le peuplement après la coupe ?

Par manque de connaissance, ces propriétaires risquent de ne pas être payés au juste prix, avec un patrimoine sans avenir après réalisation de la coupe.
Aujourd’hui, la collectivité a comme objectif l’augmentation de la récolte, et dans un tel contexte, il me paraîtrait important de mettre en place une politique d’accompagnement de la petite forêt privée, et il n’y a guère que 2 voies possibles :

• favoriser les échanges ou achat/vente de petites parcelles, pour élargir les limites des propriétés et constituer des unités économiquement plus attrayantes. Les expériences évoquées dans ce numéro sont intéressantes.
• favoriser les exploitations concertées entre voisins. Cela se pratique çà et là à l’initiative des gestionnaires ou du CRPF, mais comment les généraliser ? Ne peut-on pas créer une organisation qui centraliserait les demandes des propriétaires ? À moins que le site "la forêt bouge" puisse en se développant jouer ce rôle ?

N’est-ce pas un vrai sujet que les pouvoirs publics devraient considérer ? Le syndicalisme ne peut agir sans votre soutien massif et votre participation !

Michel Thirion
Président de l’Union des Sylviculteurs de la Marne

Léo Violette

Originaire de la région, jusqu’ alors chargé de mission MACOBOIS au CRPF, il reprendra le poste de Pascal Theisen dès octobre. Nous lui souhaitons pleine réussite.

Merci, Monsieur Theisen !

Au début de l’été, Pascal Theisen a quitté ses fonctions de technicien à l’antenne du CRPF à Montmirail pour une retraite bien méritée…. mais trop tôt au gré de bien des propriétaires marnais ! Voilà des décennies que sa haute stature et sa voix chaude et claire portaient la cause de la forêt, auprès des propriétaires comme auprès des chasseurs. Plus que la stature, ce sont l’engagement, son goût du terrain (ô IK et IPF…) et du contact avec les propriétaires, l’intégrité de sa conviction, la pédagogie et le souci persévérant d’arriver à un commun accord qui auront été les outils de ses succès.

Nous espérons bien le revoir dans nos forêts, si ses nombreux engagements citoyens lui en laissent le loisir !

Christian Chopin
Propriétaire forestier–CETEF