Espèce clefs de voûte, espèce parapluie, espèce indicatrice : de quoi parle-t-on

Avril 2025

L’écologie, ou plus précisément l’écologie scientifique, est la science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur environnement physique et biologique.

Par exemple, sont étudiées les chaînes trophiques qui lient les espèces entre-elles à savoir entre les producteurs, les consommateurs et les décomposeurs mais aussi le rôle que certaines espèces vont avoir sur d’autres indépendamment de la notion alimentaire.

Il est ainsi d’espèces que l’on va qualifier d’espèces parapluie, d’espèces « clef de voûte » et les espèces indicatrices.

Espèce parapluie

Une espèce est dite parapluie quand son domaine vital est assez large pour que sa protection assure celle des autres espèces tant végétales qu’animales peuplant le même habitat voire même d’écosystèmes entiers.

A titre d’exemples, on peut citer

- le grand tétras qui lorsqu’on le protège, on protège aussi toutes les espèces qui profitent de peuplements avec présence de vieux arbres et de milieux ouverts à l’instar de la chouette de Tengmalm, la gélinotte des bois.

- la loutre dont la présence atteste de la bonne santé de l’habitat aquatique.

D’autres espèces parapluie sont hélas moins connues par le grand public à l’instar du Damier du frêne (papillon des forêts alluviales).

Aussi, une espèce parapluie a en fait une plus grande valeur sur le plan de la communication grâce à un capital sympathie auprès du grand public que sur le plan scientifique.

Par contre les notions d’espèces « clé de voûte » et d’espèces indicatrices, qui sont souvent confondues avec celles d’espèces parapluie, ont un fondement scientifique.

Espèce « clef de voûte »

Une espèce « clé de voûte » est selon la définition tirée du Journal officiel, une espèce dont la disparition compromettrait la structure et le fonctionnement d’un écosystème, elle est caractérisée par la qualité, le nombre et l'importance des liens qu'elle entretient avec son habitat et les autres espèces.

Autrement dit, il s’agit d’une espèce indispensable pour maintenir l’équilibre naturel d’un écosystème donné à l’instar de la clef de voûte en architecture qui permet de faire tenir l’ensemble des pierres constituant une voûte.

L’action clef de voûte peut être réalisée de différentes manières. Ainsi un prédateur dominant régule toute une chaîne trophique où une espèce crée un écosystème de par sa simple présence tels que les arbres ou les coraux, ou alors va modifier directement et parfois fortement l’environnement par leur action tel que le castor ou nous les Hommes.

On appelle alors ces espèces des espèces ingénieures.

Espèce indicatrice

Une espèce est dite indicatrice ou bioindicatrice car sa présence ou son absence, la densité de sa population donnent des informations sur la qualité d'un écosystème. Elles peuvent aussi servir dans l’identification d’habitats spécifiques ou particuliers.

Utile pour déterminer une station forestière, confère notre article sur notre blog, la flore mais aussi la faune aquatique sont, quant à elles, utilisées en hydrobiologie pour déterminer la qualité des milieux aquatiques.

Pour en revenir à nos forêts et à titre d’exemples, l’hellébore fétide se développe sur des sols riches en carbonates à l’instar de la clématite vigne blanche alors que la myrtille affectionne les sols acides tandis que le muguet est indicateur d’une occupation forestière ancienne.