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Taille de formation et élagage : intervenir à temps est primordial !

Juin 2013

Lorsque l’on a consenti des investissements conséquents pour réaliser une plantation, on pense parfois que l’essentiel est fait et que l’on a du temps "pour voir venir". Mais il s’agit là d’une erreur de taille ! En effet, outre les dégagements destinés à affranchir les jeunes plants de la végétation concurrente, les opérations de formation des futures billes de pied sont indispensables dès les premières années, spécialement pour les feuillus, sous peine de compromettre gravement l’avenir du peuplement.

Floréal N°93 - Juin 2013

Lorsque l’on a consenti des investissements conséquents pour réaliser une plantation, on pense parfois que l’essentiel est fait et que l’on a du temps "pour voir venir". Mais il s’agit là d’une erreur de taille ! En effet, outre les dégagements destinés à affranchir les jeunes plants de la végétation concurrente, les opérations de formation des futures billes de pied sont indispensables dès les premières années, spécialement pour les feuillus, sous peine de compromettre gravement l’avenir du peuplement.

Lorsque l’on a consenti des investissements conséquents pour réaliser une plantation, on pense parfois que l’essentiel est fait et que l’on a du temps "pour voir venir". Mais il s’agit là d’une erreur de taille ! En effet, outre les dégagements destinés à affranchir les jeunes plants de la végétation concurrente, les opérations de formation des futures billes de pied sont indispensables dès les premières années, spécialement pour les feuillus, sous peine de compromettre gravement l’avenir du peuplement.

Pourquoi tailler et élaguer ?

Ces actions sylvicoles ont pour objectif d’augmenter la qualité des bois et le rendement matière au sciage. Elles sont indispensables dans le cas de plantations à basses densités mais peuvent souvent compléter le travail de la nature, en cas de densités plus fortes, ou de régénération naturelle.

Deux opérations sont à distinguer :

  • la taille de formation, qui vise à former une bille de pied la plus droite et la plus solide possible par suppression des fourches et têtes multiples, ou des branches "dangereuses" (qui mettent en péril la qualité de la tige),
  • l’élagage, dont l’objectif est de produire du bois sans nœud par élimination des branches vivantes ou mortes, et qui réduit la proportion de bois juvénile.

Quelques notions biologiques pour mieux comprendre

La taille et l’élagage, s’ils sont utiles pour le forestier, n’en constituent pas moins une amputation pour les arbres, avec deux types de conséquences :

  • des ouvertures de plaies que les arbres doivent cicatriser et qui consomment de l’énergie,
  • des prélèvements de matière qui réduisent la surface foliaire et les réserves des arbres.

Dès lors, il convient de prendre des précautions pour limiter des effets néfastes, comme des pertes de croissance, ou des plaies qui tardent à se refermer, voire qui provoquent des pourritures. Cela passe notamment par un choix judicieux des époques d’intervention et des modes opératoires.

Quand intervenir ?

Les deux périodes favorables pour la taille sont, selon les essences, l’été (mi juin-mi juillet) et la fin d’hiver avant le départ de la végétation, en évitant les périodes de gel. Parmi les atouts de la taille estivale, on peut citer une meilleure résistance aux pathogènes, une fermeture des plaies plus efficace et des émissions de gourmands peu vigoureuses. Cette période d’intervention est fortement recommandée pour les merisiers et les noyers et, plus généralement, pour les jeunes arbres.
La taille hivernale, quant à elle, permet d’intervenir dans de bonnes conditions de visibilité.

Elle correspond en outre à une période de disponibilité dans le calendrier des travaux. Il faut noter que le hêtre doit être taillé et élagué avant le départ de la végétation pour éviter les problèmes sanitaires. Les élagages des résineux peuvent aussi être pratiqués en hiver.

Techniques de coupe : quelles sont les règles à respecter ?

Pour éviter les grosses plaies, il faut intervenir, dans la mesure du possible, sur des branches de diamètre inférieur à 3 cm. Cela signifie qu’il est préférable de passer régulièrement et peu, plutôt que de cumuler des retards et d’intervenir sur de grosses branches, ce qui risque de provoquer des pourritures (cf. figure 1).

Figure 1 : les petites plaies provoquent moins de conséquences dans la tige

Si l’on est amené à couper une grosse branche, il est préférable de le faire en deux temps : une coupe à 50 cm du tronc puis au ras du bourrelet. Ceci permet d’éviter les arrachements d’écorce lors de la chute.

Autre point très important, il faut pratiquer une coupe franche qui respecte le bourrelet de cicatrisation sans, pour autant, laisser de chicot (cf. figure 2).

Figure 2 : pratique de la coupe

Dans quel ordre procéder ?

La première étape peut débuter dès la deuxième année d’installation pour certaines essences (merisier, noyer). Il s’agit de la taille de formation. L’objectif est de supprimer les doubles têtes, ou les branches qui viennent concurrencer la cime (cf. figure 3).

Figure 3 : Plant fourchu : il faut supprimer la branche concurrente

On peut aussi commencer à élaguer celles dont le diamètre devient trop important. A ce stade on n’élimine pas les branches basses qui permettent à l’arbre de disposer d’un maximum de surface foliaire (figure 4).


Figure 4 : La branche redressée et celles trop fortes doivent être supprimées

Lorsque le nombre de branches à supprimer est trop important et risque d’amputer trop lourdement l’arbre, on peut couper partiellement certaines branches (coursonnage). Dans ce cas, il faudra repasser ultérieurement pour finir le travail.

Le mode opératoire peut varier selon les essences. Sur noyer ou chêne, le choix d’une branche latérale en remplacement d’une mauvaise pousse terminale ne pose pas de problème, la branche retrouvant rapidement une vraie dominance apicale (pousse droite vers le haut). Pour le merisier, c’est moins évident. Si la pousse terminale est en bon état, il faut la privilégier en supprimant des branches latérales concurrentes. Si elle est défectueuse, il faut choisir une branche latérale la plus dans l’axe du tronc possible pour la remplacer.

Dans tous les cas, le maître mot est de passer souvent et à la bonne époque, une branche fine se redressant beaucoup mieux qu’une branche de diamètre plus important.

Lorsque la bille de pied est formée, vient le temps de débuter, ou de compléter l’élagage. Là encore, il faut intervenir à bon escient. Trop précoce et trop violent, l’élagage provoque des pertes de croissance et favorise l’apparition de gourmands qu’il faudra ensuite émonder. Trop tardif, il est coûteux et inutile car la proportion de bois sans nœud sera faible et ne permettra pas de rentabiliser l’opération. En pratique, il faut élaguer lorsque le diamètre au moment de l’élagage est équivalent au tiers du diamètre auquel on prévoit de récolter l’arbre. Il est, par exemple, inutile d’élaguer des arbres de 25 cm de diamètre si l’on a prévu de les récolter à 45 cm.

Autre point important, comme pour la taille, il faut respecter l’équilibre de l’arbre et ne pas couper trop d’un coup. On peut procéder en deux ou trois passages. Par exemple, élaguer à 2 m de haut quand la hauteur des arbres est de 6 m, puis à 4 m quant des tiges atteignent 10 m, et finir à 6 m quand le peuplement arrive à 12/13 mètres (cas des résineux). Dans tous les cas, la hauteur d’élagage ne doit pas dépasser la moitié de la hauteur des arbres.

Combien de tiges travailler ?

Les coûts de taille et d’élagage sont importants. Intervenir sur toutes les tiges est donc déconseillé.

Pour simplifier, on retiendra qu’il faut tailler au maximum 4 fois le nombre de tiges d’avenir au début des opérations, puis descendre à 2 fois, puis tailler jusqu’à 5.5 m, uniquement les tiges d’avenir. Pour l’élagage, commencer par 2 fois le nombre de tiges d’avenir, puis finir à 5,5 mètres, uniquement les tiges d’avenir.

On peut parfois choisir de tailler et d’élaguer plus d’arbres pour avoir un peu de sécurité en cas de défection de certains sujets, ou pour produire des arbres de récolte intermédiaire de meilleure qualité.

Tailler et élaguer sont des actes sylvicoles souvent indispensables, spécialement dans le cas des plantations à basse densité. Pour qu’ils soient utiles, il convient d’intervenir à temps et de concentrer le travail sur un nombre restreint de tiges.

Enfin, il faut s’interroger sur la rentabilité des opérations. Une taille bien réalisée sur du feuillu augmente la longueur de bille et la valeur future. Un élagage sur épicéas plantés serrés, avec objectif de récolte précoce à fin industrielle, ne sera pas rentable. Chaque cas est à étudier en fonction de l’essence et des objectifs de production recherchés. Les techniciens sont à votre écoute pour vous orienter vers les meilleurs choix.

Cyril Vitu - CPRF

Pour aller plus loin :

  • Taille de formation et élagage des arbres forestiers (3ème édition) IDF-MH et RC-2002, dont les principales illustrations du présent article sont issues
  • Forêt entreprise n° 132 et 207 

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